Le Delap de Robi
François, tu m'as tant appris. A cet instant, de nombreux souvenirs, tous heureux, se bousculent dans ma caboche.
La première fois que j’ai entendu parler de “Delap”, c’était dans la bouche de Danette fin 2004, dans les premières heures de ma vie militante. Je t’ai rencontré après une formation que tu donnais, où nous sommes tous allés ensuite boire un verre. Je te faisais part de mon questionnement, et le grand pédagogue que tu es a su m’apporter les réponses, avec clarté et honnêteté.
Il me semble bien que c’est peu de temps après cette première rencontre, que j’ai monté dans la nuit une ébauche de site pour PRS. Et tu m’as confié la responsabilité de m’occuper du secteur Internet. Puis ensuite, lorsque nous avons quitté le PS, de la Télé de Gauche.
Tu m’as complètement bluffé le jour où Jean-Luc a annoncé notre départ. Je dormais chez toi et Charlotte ce jour là pour des raisons pratiques de publication de vidéo. Et tu ne t’es jamais départi de ton calme olympien à ce moment précis où l’on prenait une décision lourde de sens et de conséquences. C’est quoi ton secret pour être aussi tranquille, en toute circonstance ?
Ce n’est pas dans ma nature d’admirer les gens. Pour la première fois de ma vie, j’ai admiré quelqu’un. Ton agilité intellectuelle exceptionnelle, ta capacité d’anticipation (tu te rappelles quand je te disais à l’époque qu’il m’arrivait de relire tes éditos d’A Gauche quelques mois après leur publication, et que tu voyais toujours juste ?), ton aisance à rendre accessible des concepts complexes, ton exemplarité, et ce qui n’est pas souvent souligné, ta grande humilité alors que tu étais clairement le meilleur des nôtres, tout cela me manque.
J’ai eu le grand privilège pendant quelques années, lorsque je m’occupais de la télé de gauche, de t’entendre une fois par semaine “faire le point politique”. Je l’attendais avec impatience ce point politique du mardi soir !
Quand on t’écoutait, on avait l’impression d’être plus intelligent.
T’es parti le 20 juin, à la date anniversaire du serment du Jeu de Paume. Il est très joli ton dernier clin d’oeil, toi qui avait un sens aigu du timing.
Merci François. Merci. Tu m’as tant appris. Tes conseils m’accompagnent et m’accompagneront toujours.
Je t’embrasse l’ami.
Robi