Novembre 1986, le mouvement étudiant contre Devaquet s'amplifie dans les facs et « prend » dans les lycées. C’est le moment où je vois arriver une nouvelle génération de militant-e-s lycéen-ne-s. Et parmi elles et eux, François qui va très vite devenir « Delap ».

Sa pensée est aussi révoltée que son look est sage, son militantisme absolu mais sans agitation inutile : il pense déjà au débouché politique et à l’organisation qui devra l’incarner. Il est de cette génération qui aura enchaîné les mouvements sociaux et les batailles d’orgas. Sereinement, sans compromis. Bientôt 10 ans qu’il nous a quitté et comme toutes celles et ceux « parti-e-s trop tôt », il reste dans les pensées. S’y mêlent tristesse d’une vie militante mais aussi familiale brisées, bouffées de joie lorsque les souvenirs ressurgissent et d’espoir aussi pour les générations actuelles trop souvent privées de combats victorieux.

Il incarne cette pensée selon laquelle l’avancée de la lutte des classes est faite d’avancées et de reculs successifs. Cela vaut aussi concernant l’Humain, avec les disparitions douloureuses… Des camarades qui restent pleinement vivants dans nos cœurs. Delap est de ceux-là