Le Delap de Cecilien Gregoire
2009. Tout jeune militant, cherchant un espace pour me battre,j'entre au PG. Je ne connais personne à part Jean-Luc Mélenchon et je me demande où je mets les pieds. Hésitant à me rendre aux premières réunions de mon comité de l'époque,je me lance dans le grand bains des Universités d'été.
Chez nous, nous appelions CA le Remue Méninge. Et ça remue,effectivement. C’est la, à Clermont-Ferrand,dans ce bouillon militant que je rencontre François pour la première fois. Que je le découvre également. Son regard comme ses mots. Déterminés. Concis. Un intellectuel qui savait parler franc,s’adresser au peuple sans le prendre de haut. Lors de notre première discussion,dont j’ai hélas oublié la teneur,je fus frappé par une évidence. François me parlait a égalité,à hauteur d’homme,à moi le petit militant encore un peu libertaire,en pleine mutation idéologique. Plus tard,alors que je me moquais de ses allusions répétées à François Mitterrand,j’eus le droit à une leçon. C’était au buffet de la gare, juste avant le retour sur Paris. Le hasard avait voulu qu’a table,je me sois retrouvé à coté de François et en face de Charlotte. Grand moment! Je me souviens aussi de son sourire un peu moqueur lorsque j’évoquais,sur le quai,mon amour pour le football avec un autre camarade. Cela aussi, c’était François.
Puis il y eut les réunions de la commission justice et liberté du PG,où je fus une fois de plus parfaitement accueilli. Seul non-juriste,venant me faire entendre sur la question des prisons, François a su une fois de plus me rassurer à trouver pleinement ma place au milieu de toutes ces têtes pensantes.
Un jour, alors que je repartais du siège du Parti,j’avisai tout un tas d’affiches que nous avions fait réaliser.
On y voit Jaurès s’adresser à la foule, lors du célèbre meeting du Pré-Saint-Gervais.
En bas,à gauche évidement,le logo du PG. Le vrai. L’historique.
C’est François qui m’offrit une de ses affiches. Bien que celle-ci ait traversée autant d’épreuves que moi, je la conserve précieusement. C’est mon ultime relique de cette époque.
Mais François, ce n’était pas que la camaraderie,la malice et la formation. C’était aussi un esprit vif capable de partir au combat. En témoigne son passage sans faute chez Laurent Ruquier où il présenta un de ses livres. Ce soir -là devant mon téléviseur, je sortais renforcer par cette certitude: nous avions trouvé un grand leader pour les décennies à venir.
P… 10 ans. Tu nous manque François; Mais ton enseignement, lui, est intemporel.”